Réunies pour la première fois au sein d’un même corps d’armée dont le commandement est confié au lieutenant-général canadien Julian Byng, les quatre divisions canadiennes préparent minutieusement leur assaut sur la crête. Les sapeurs creusent douze tunnels à une profondeur d’au moins 10 mètres, perpendiculaires aux lignes ennemies pour acheminer les combattants le plus près possible de celles-ci. A l’arrière, des lignes allemandes sont reconstituées pour entraîner leurs hommes. Leurs artilleurs pilonnent les positions ennemies depuis la mi-mars et des mines souterraines explosent dans le no man’s land, au matin du 9 avril. Les Canadiens lancent alors l’assaut, au même moment que les Britanniques devant Arras. En une demi-heure, le corps canadien emporte la première ligne allemande. Le lendemain, il contrôle totalement la crête.
Un cratère de mine comme sépulture.
Depuis le début du conflit, les Allemands tiennent la crête de Vimy haute de 140 mètres. De là, ils dominent, d’un côté le Bassin minier qu’ils occupent et, de l’autre, l’Artois aux mains des Alliés.
Gravés dans la terre
Lors de l’offensive et dans le mois suivant, l’officier chargé des inhumations profite alors de deux anciens cratères de mine pour ensevelir une centaine de corps. Initialement nommés CB1 et CB2A, le Zivy Crater et le Lichfield Crater sont aujourd’hui les deux seuls cimetières du Commonwealth à conserver cette forme si particulière le long de l’ancien Front. Dans le Zivy Crater reposent 53 corps dont 5 n’ont pas été identifiés ; dans le Lichfield, 57 dont 15 inconnus. A défaut de stèle, le nom des victimes identifiées sont inscrits sur des panneaux apposés sur le mur d’enceinte au pied de la Croix du Sacrifice.