Nécropole Allemande Saint Laurent BlangyNécropole Allemande Saint Laurent Blangy
©Nécropole Allemande Saint Laurent Blangy |Isabelle Pilarowski
Nécropole militaire allemandeSaint-Laurent-Blangy

Nécropole militaire allemande de Saint-Laurent-Blangy

A côté des stèles blanches alignées dans un parfait jardin anglais du cimetière militaire du Commonwealth de Bailleul Road East, des centaines de croix noires semblent pousser dans l’herbe verte d’un terrain vallonné et sous une véritable forêt, symbole du paradis des guerriers dans la mythologie germanique. Ce cimetière arboré, c’est la nécropole militaire allemande de Saint-Laurent-Blangy.

Aménagé au début des années 1920 par les Français pour rassembler les restes des Allemands tombés au sud d’Arras, il abrite dans une fosse collective la majorité des corps non identifiés du secteur de l’Artois. Les sépultures du secteur nord de ce front ont, elles, été regroupées dans la nécropole de la Maison Blanche, à Neuville Saint-Vaast.

Le cimetière dans un coin de nature

Dès 1926, le VDK (Volksbund Deutsche Kriegsgräberfürsorge, Service d’entretien des tombes militaires allemandes) passe un accord avec les autorités françaises pour planter des arbres et élever un mur de pierres autour de la fosse commune.

Le travail d’identification des restes ne s’achèvera qu’après la Seconde Guerre mondiale. En 1966, le VDK , poursuivant sa mission de « la réconciliation par-dessus les tombes », reprend les travaux d’aménagement, soutenu par la nouvelle République fédérale allemande. Il remplace notamment les croix de bois par des croix métalliques.

« Ici repose ... »

Aujourd’hui, 31 939 soldats allemands, morts durant la Grande Guerre, reposent ici : 7 069 dans des tombes individuelles et 24 870 dans la fosse commune, dont 11 587 demeurés inconnus. Les noms des soldats enterrés dans la fosse commune et identifiés sont gravés sur des panneaux de métal noir, installés de part et d’autre d’une petite allée longeant l’ossuaire. Les victimes de confession juive sont inhumées sous une stèle de pierre, portant l’étoile de David et des inscriptions en hébreu : « Ici repose sous la terre… puisse son âme être reliée au cercle des vivants. »

En 1956, une opération d’urbanisme entraîne la fermeture du carré allemand du cimetière communal de Comines près de Lille. Les 4 283 soldats qui y sont inhumés sont transférés à Saint-Laurent, mais le monument qui avait été érigé en leur honneur est toujours visible dans le cimetière cominois.

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